C’est une vingtaine d’étudiants d’écoles techniques qui ont participé à une table ronde qu’organisaient les Dialogues européens sur le climat (EUCDs) et l’Union européenne le 18 avril 2024, à l’occasion du salon EduTechn au Caire. Dans le cadre d’une campagne plus large de sensibilisation aux enjeux de la raréfaction de l’eau due au changement climatique, cette table ronde avait pour objectif de sensibiliser la jeunesse au changement climatique qui menace le domaine hydrique de l’Égypte et appauvrit ses ressources en eau. La campagne exhorte aussi les jeunes à modifier leurs schémas quotidiens de consommation d’eau.
Pendant une heure, les étudiants ont été éclairés sur le changement climatique et les enjeux de la raréfaction de l’eau en Égypte, ainsi que sur le caractère vital de leur rôle en tant que la génération à laquelle incombera la tâche d’atténuer l’impact de la problématique climatique, de s’y adapter et de travailler à des solutions ensemble.
Animée par M. Tawfik El Keshen, représentant national de l’Égypte aux Dialogues européens sur le climat, la table ronde accueillait en tant qu’experts invités le Dr Ayman Ayad, directeur sectoriel de l’eau et des services au sein de la délégation de l’Union européenne en Égypte et M. Hossam Emam, membre du réseau EU Jeel Connect et directeur de Act Sustainable.
Autour du thème général de l’impact du changement climatique en Égypte, les débats ont en particulier porté sur la raréfaction de l’eau considérée comme l’une de ses conséquences les plus importantes, sur les solutions potentielles portées par les collectivités pour atténuer et gérer ses effets et sur le soutien de l’Union européenne au domaine hydrique du pays, tandis qu’étaient également communiquées des informations sur les activités de campagne. Les panélistes ont souligné l’importance de fournir au public les connaissances nécessaires pour soutenir les efforts d’atténuation, et en particulier aux jeunes qui sont la génération qui aura affaire aux conséquences à long terme du changement climatique.
D’après le Dr Ayman Ayad, « cette génération doit passer par une prise de conscience accrue du changement climatique, car le problème va bien au-delà du manque d’eau au robinet de la cuisine. Le problème est bien plus compliqué : si vous allez à Alexandrie, vous constaterez que les plages de la ville ont perdu de leur superficie, et ce, en raison de l’élévation de la température qui entraine une élévation du niveau de la mer ».
Les étudiants se sont activement employés à examiner la problématique en détail au cours de leurs interactions avec les experts invités.
Pour l’un de ces étudiants, « le fait de laver les rues et les trottoirs à grande eau avec un tuyau d’arrosage et de laisser couler l’eau pendant des heures provoque un affaissement du sol ; les gens n’ont pas l’air de se rendre compte des conséquences désastreuses de leurs actions ».
Pour Farah El Gamal, âgée de 17 ans et qui assistait à la table ronde, « nous avons un problème de gaspillage de l’eau dans ce pays ; les quantités d’eau qui sont gâchées dans les bars à jus sont épouvantables, ils laissent un pulvérisateur d’eau marcher en permanence et d’autres boutiques lavent leur perron au jet d’eau sans compter, j’aimerais qu’il y ait des amendes pour sanctionner ce genre de pratiques irresponsables ».
L’heure de débats s’est conclue sur une exhortation des étudiants à participer aux actions d’atténuation, à susciter la prise de conscience et à adopter des schémas de consommation plus responsables, sachant que leur génération est celle qui devra faire face aux effets à long terme du changement climatique et de la raréfaction de l’eau.
L’eau est un élément essentiel à notre vie, mais le changement climatique est là qui nous empêche d’y avoir accès en quantités suffisantes.
Hérodote, un historien de la Grèce antique considéré comme le « père de l’histoire », appelait l’Égypte « le don du Nil ».
Bien que la consommation d’eau des ménages ne représente que 8 à 10 % de la consommation mondiale, chaque goutte compte dans des pays qui, comme l’Égypte ou le Maroc, sont confrontés à un stress hydrique élevé.
C’est une vingtaine d’étudiants d’écoles techniques qui ont participé à une table ronde qu’organisaient les Dialogues européens sur le climat (EUCDs) et l’Union européenne le 18 avril 2024, à l’occasion du salon EduTechn au Caire.
Le film de science-fiction Dune 2 illustre de manière éclatante un monde dans lequel la rareté de l’eau est une préoccupation de tous les instants. Arrakis, la planète désertique où se déroule l’histoire, dépeint une dure réalité dans laquelle chaque goutte d’eau est précieuse. Les Fremen, habitants de cette planète, ont mis au point des méthodes sophistiquées de préservation de l’eau. Pour eux, la notion de préservation est consubstantielle à leur culture. Il est intéressant de noter que leurs pratiques entrent en résonnance avec de nombreux aspects du principe de précaution et constituent des enseignements de valeur pour notre monde confronté à la rareté de l’eau et au changement climatique.
En adoptant les objectifs de développement durable (ODD) en 2015, l’Organisation des Nations Unies a lancé un appel à l’action universel pour faire en sorte que tous les peuples jouissent de la paix et de la prospérité à l’horizon 2030. Parmi les 17 ODD, l’ODD6 a pour objet de « garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable » [1].