Bien que la consommation d’eau des ménages ne représente que 8 à 10 % de la consommation mondiale,[1] chaque goutte compte dans des pays qui, comme l’Égypte ou le Maroc, sont confrontés à un stress hydrique élevé. Les ménages égyptiens consomment de l’ordre de 5,5 milliards de mètres cubes d’eau par an,[2] tandis que le Maroc en consomme de l’ordre de 1,7 milliards de mètres cubes, en eau potable et en eau pour les activités touristiques et industrielles confondues. [3] Ce sont là des volumes importants.
Heureusement, il existe déjà des technologies intelligences qui aident à réduire le gaspillage d’eau dans les ménages. Beaucoup d’entre elles sont faciles à mettre en place et sont peu onéreuses. Leur utilisation dans la durée peut permettre d’économiser d’importants volumes d’eau, tout en réduisant la facture d’eau.
Parmi les pays sous stress hydrique, beaucoup utilisent ces technologies. Dans certains États américains périodiquement frappés par des pénuries d’eau, comme le Colorado, la Californie et le Nouveau Mexique, les autorités locales édictent des règles concernant le type de pommes de douche autorisé dans les habitations. En Afrique du Sud, où la ville du Cap connaît une canicule permanente, le gouvernement exhorte les citoyens et les entreprises à prendre des mesures d’économies d’eau, comme utiliser des pommes de couche à débit contrôlé, écourter les douches et ne tirer la chasse d’eau que quand c’est nécessaire.
Divers systèmes intelligents de surveillance de l’eau sont disponibles dans le commerce. Ces systèmes comportent des capteurs qui collectent divers types de données d’une installation d’eau, concernant par exemple le débit ou les schémas d’utilisation. Certains peuvent même analyser la qualité de l’eau. Ces données permettent d’établir un plan de réduction du gaspillage et d’optimisation de l’utilisation de l’eau dans une habitation.
D’après les données officielles pour l’exercice fiscal 2021-2022, 26,5 % de l’eau de ville produite en Égypte n’ont pas atteint les consommateurs[4], tandis qu’au Maroc, les réseaux publics perdent 50 % de l’eau qu’ils distribuent.[5]
Il existe de petits dispositifs disponibles dans le commerce qu’il est facile d’installer et qui peuvent détecter les fuites d’eau avec précision pour un coût ne dépassant pas 46 € (environ 2 500 EGP ou 500 MAD). Ces dispositifs peuvent aider à réduire la facture d’eau avec le temps et éviter que des fuites d’eau ne viennent endommager les aménagements intérieurs.
La douche compte parmi les postes les plus consommateurs d’eau d’un ménage. En moyenne, une douche classique consomme 13 litres d’eau par minute, mais une douche à mitigeur peut réduire cette consommation et une douche intelligente, encore plus.
Les douches intelligentes actuelles sont capables de régler la température parfaite dès que l’ eau commence à couler, des capteurs vous détectent lorsque vous vous écartez de la pomme de douche pour appliquer du shampoing et coupent l’eau immédiatement, et il existe même des douches qui apprennent vos préférences et vous évitent de vous prélasser trop longtemps sous l’eau chaude.
Il existe aussi des robinets intelligents que vous pouvez régler pour obtenir le débit adéquat en fonction de l’utilisation, des robinets que des capteurs ouvrent et ferment automatiquement des toilettes dont la chasse peut être tirée à moitié ou au quart selon les besoins.
Outre les système intelligents évoqués ci-dessus, des changements simples dans nos habitudes quotidiennes peuvent minimiser le gaspillage d’eau ; par exemple, remplacer la douche par le bain[MT2] , fermer le robinet pendant le lavage des dents et le rasage, placer une bouteille dans le réservoir d’eau des toilettes pour réduire le volume de la chasse ou ne faire tourner le lave‑vaisselle qu’une fois plein. Vous trouverez d’autres idées pour économiser l’eau dans cet article.
En conclusion, il devient de plus en plus important de minimiser le gaspillage de l’eau domestique, en particulier dans les pays soumis au stress hydraulique comme l’Égypte et le Maroc. Les ménages peuvent réaliser d’importantes économies d’eau grâce à l’existence de systèmes intelligents de préservation de l’eau, comme les systèmes de surveillance de l’eau, de détecteurs de fuite et de robinets, toilettes et douches intelligentes qu’il est possible de combiner entre eux et avec des habitudes de consommation raisonnées.
[1] Nature (2019). Reassessing the projections of the World Water Development Report [en anglais]
[2] Nature (2019). Reassessing the projections of the World Water Development Report [en anglais]
[3] Communiqué de presse WES (2022). The Management of Water Demand in domestic, public and tourism sectors of Morocco [en anglais]
[4] Alhurra (2023). At the height level of drought... tap water in Egypt leaks from "perforated pipes" [en arabe]
[5] DW (2024). Morocco: Wastewater and Desalination To Address the Scarcity of Blue Gold [en arabe]
L’eau est un élément essentiel à notre vie, mais le changement climatique est là qui nous empêche d’y avoir accès en quantités suffisantes.
Hérodote, un historien de la Grèce antique considéré comme le « père de l’histoire », appelait l’Égypte « le don du Nil ».
Bien que la consommation d’eau des ménages ne représente que 8 à 10 % de la consommation mondiale, chaque goutte compte dans des pays qui, comme l’Égypte ou le Maroc, sont confrontés à un stress hydrique élevé.
C’est une vingtaine d’étudiants d’écoles techniques qui ont participé à une table ronde qu’organisaient les Dialogues européens sur le climat (EUCDs) et l’Union européenne le 18 avril 2024, à l’occasion du salon EduTechn au Caire.
Le film de science-fiction Dune 2 illustre de manière éclatante un monde dans lequel la rareté de l’eau est une préoccupation de tous les instants. Arrakis, la planète désertique où se déroule l’histoire, dépeint une dure réalité dans laquelle chaque goutte d’eau est précieuse. Les Fremen, habitants de cette planète, ont mis au point des méthodes sophistiquées de préservation de l’eau. Pour eux, la notion de préservation est consubstantielle à leur culture. Il est intéressant de noter que leurs pratiques entrent en résonnance avec de nombreux aspects du principe de précaution et constituent des enseignements de valeur pour notre monde confronté à la rareté de l’eau et au changement climatique.
En adoptant les objectifs de développement durable (ODD) en 2015, l’Organisation des Nations Unies a lancé un appel à l’action universel pour faire en sorte que tous les peuples jouissent de la paix et de la prospérité à l’horizon 2030. Parmi les 17 ODD, l’ODD6 a pour objet de « garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable » [1].